Nos bouts de branches sommeillent depuis des siècles tout en haut de nos arbres. On désespère de mieux les connaître. Pourtant si l’on relève le défi d’écrire leur vie, la lumière les réveille et ils pourraient raconter des bribes de leur histoire.
Si on les écoute attentivement, les rameaux se mettent à bourgeonner, ils se couvrent de petites feuilles comme autant d’enfants, les fratries se développent. Lorsqu’on a la chance d’être invité par leurs notaires à l'occasion de la rédaction des contrats de mariage, ou au chevet d’un ancêtre qui dicte son testament en dotant son entourage, alors le bout de branche devient à son tour une branche porteuse de fruits.
Dans l'article précédent "La montagne du Vivarais", je vous parlais du père d’Antoine Bonnefoy. Antoine apparait comme un double sosa : 866 et 1750. Ce qui place ses parents à deux endroits de mon arbre. Des doubles bouts de branche. Vous me suivez ?
Vidalle Veyradier
La mère n’est pas citée dans l’acte de mariage. Elle figure dans quelques généalogies en ligne, mais sans source, je ne pouvais pas me permettre de l’adopter. Même si Vitale, la fille aînée d’Antoine porte son prénom, l’indice ne paraissait pas suffisant pour affirmer qu’elle est la petite-fille de notre mystérieuse Vidalle.
Et puis à force de chercher, je l’ai trouvée citée dans le contrat de mariage de son fils Pierre, établi le 12 juin 1645, par maître Etienne Daubert notaire à Mayres (lui, c’est notre sosa 3498). Il ne s’agit pas exactement du contrat de mariage, mais de sa ratification. Le notaire explique que les jeunes époux « n’avaient pas atteint l’age compétent pour pouvoir contracter valablement à cette cause ». On voit que Vidalle veille à bien faire les choses pour son petit Pierre qui doit encore être très jeune.
assisté de Vidalle Veyradier sa mère |
La même année 1645, le 24 avril, elle s’occupe de sa sœur qui se marie à Montpezat sous-Bauzon.
J’ai pu reconstituer une partie de sa famille grâce à la SAGA qui indexe et donne le lien direct avec les registres notaires de l’Ardèche. En lisant ce prénom original, j’ai eu envie de pouvoir ajouter ce rameau annexe. Regardez :Miracle Veyradière |
N’aimeriez vous pas avoir une tante prénommée Miracle !
Et voilà qu’apparaît leur père ce jour-là, Pierre Veyradier, du lieu du Lac d’Issarlès.
Une autre sœur, Marguerite Veyradier s’est mariée l’année suivante à Mayres. J’apprends ainsi le nom de leur mère : Antoinette Aond.
L’arbre s’est bien développé.
Vidalle a choisi les prénoms de ses deux fils selon son père Pierre et sa mère Anthoinette.
J’aimerais bien voir le testament de Vidalle « en sa date » (laquelle et où ?). Le seul détail livré par une quittance, (mais tout détail reste intéressant) est la mention d’un don de 10 livres que son fils Antoine doit payer à Claude Cibourle, j’ignore encore qui c’est.
Vidalle est donc décédée avant le 26 décembre 1679.
Il semble difficile de remonter plus haut dans cette branche. En relevant le défi #rameaux cachés proposé par "Raconter sa généalogie", je ne pensais déjà pas en découvrir autant sur ces rameaux.
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Lac d'Issarlès |
La Veyradeyre
Remontons jusqu’à la naissance de cette rivière, la Veyradeyre. Elle évoque le nom de la famille de Vitalle Veyradier et Claude Bonnefoy. Elle prend sa source dans la forêt domaniale de Bonnefoy, dans les monts du Vivarais, au pied d’anciens volcans que les gens de là-haut appellent des sucs.
Elle passe devant la Chartreuse de Bonnefoy où les moines possédaient un bassin de poissons. Elle reçoit plusieurs ruisseaux. Elle bien vaillante cette petite rivière. Sur une petite partie de son cours, c’est elle qui dessine la frontière entre l’Ardèche et la Haute-Loire (entre le Vivarais et le Velay), à proximité du Mont Mézenc et du Mont Gerbier-de-Jonc où la Loire prend sa source. Elle s’éloigne de celle-ci pour mieux la retrouver; après avoir contourné le lac d’Issarlès elle devient son affluent.
Avez-vous une famille qui porte le nom d’une rivière (ou réciproquement) ?
Je cours regarder si j’en ai d’autres dans ma forêt.
Voir aussi :